L’autre soir, un peu fascinée par l’histoire d’une aristocrate hongroise fort bien née se baignant dans le sang de vierges pour conserver sa beauté à peine fanée, un peu également il faut bien le dire parce que j’aime Julie Delpy, son originalité, sa poésie et sa beauté éthérée, je suis allée voir « La Comtesse ».
Et bien, je n’ai pas regretté un instant. Cette « comtesse » (à la fois si loin de nous par l’époque puisque tout droit sortie du 16ème siècle, et pourtant à la fois si proche de nous par la problématique qui la touche, à savoir tenter d’arrêter les dégâts physiques causés par le temps qui passe) reste malgré ses actes monstrueux extrêmement touchante, romantique frisant presque le pathétique lorsqu’elle se taillade le sein gauche pour mettre dans la béance une mèche de son amoureux avant de se recoudre la plaie à vif.
Oui, cette dame aux hautes fonctions politiques, amoureuse d’un homme de 18 ans son cadet, sombre dans le chagrin, fleurte avec l’hystérie et tue car se croyant mal-aimée. Je ne sais pas quelle fut la vie réelle de Erzsebeth Bathory. Je ne sais que ce que m’apprend ce film que je crois romancé à souhait. Mais moi, spectatrice, si je n’excuse en rien ses actes, je la comprends quand même un peu cette comtesse. Car enfin, pour Delpy, elle fut victime d’un monde macho qui la pousse vers la folie en commençant par lui ôter son bel amour. En découle l’interrogation sur ses rides puis l’appel au sang paré de vertus rajeunissantes. On la rend folle, on la manipule, on lui met entre les pattes un casavona masochiste qui flatte ses faiblesses. Enfin on la juge et on la condamne.
Crédit Photo : DR
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