Avec « Julia & Roem » c’est Bilal qui s’y colle et c’est beau. Beau comme le regard de givre des femmes qu’il dessine, beau comme ces visages émaciés légèrement torturés qu’il profile avec talent, beau comme le gris rehaussé d’une pointe de rouge vif ou de bleu électrique de ses atmosphères. Vérone a des allures de monde post-apocalyptique. « Pour recommencer la planète, une histoire d’amour me semblait évidente » dira l’artiste » il fallait alors convoquer la littérature, comme si un texte du passé ressortait des entrailles de la terre, comme si elle s’en souvenait » *
Du dessin pur dans tous les sens du terme c’est-à-dire simple, sans superflu, impeccable et éthéré. Une histoire culte qui fait partie de la conscience collective. Des textes fragments de dialogue issus de l’œuvre originale de Shakespeare.
En guise de prologue…
Le COUP DE SANG est le nom du dérèglement
climatique brutal et généralisé qui s’est abbatu sur la Terre.
La planète est totalement désorientée, dévastée, morcelée
par des catastrophes naturelles hors norme.
En quelques semaines, le Monde a perdu tout semblant
de cohérence. La nature a craché sa colère.
Plus que jamais, la survie est une affaire individuelle.
La recherche d’eau douce potable devient la préoccupation
première, chacun pour soi.
Seuls quelques Eldorados, réunissant toutes les conditions
de survie, subsistent encore (lieux géographiques improbables,
préservés par les évènements). Les hommes seraient en train
de s’y réorganiser.
Communications déréglées, transports maritimes dangereux,
transports aériens rares, seule la terre bien dure et bien ferme
offre à certains le moyen de gagner ces lieux.
L’histoire commence sur la route…
Voir les premières planches de l’album en cliquant : Julia & Roem (Enki Bilal)
* Propos recueillis par Laure Garcia
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