Hier direction le Ciné 13 Théâtre situé au 1er de l’avenue Junot dans le 18ème. Un petit coin de paradis pour parisiens préférant l’esprit village au tumulte urbain. Entièrement Art déco – style adopté à l’occasion du tournage d’Édith et Marcel pour lequel il servi de décor – le lieu accueille en ce moment une exposition itinérante haute en couleur intitulée « Paris Me ». Joli hommage à Paris, la Dame de fer y revêt ses plus beaux atours (vêtements, colliers, tenues chic ou choc), s’offre une balade en mer ou encore se fait coloniser par des Space Invaders sous la magie du pinceau de Pépée et les acrobaties linguistiques de Marcella. Rencontre avec deux artistes « girlies », modernes, fonceuses mais surtout amoureuses de Paname.
Luzy : Marcella et Pépée, parlez-nous un peu de vous ?
Marcella : Je suis écrivain. J’écris pour des marques, des enseignes, des institutions, des agences de communication, des agences de relations très publiques. J’écris également des chroniques pour des blogs et des magazines, des livres poétiques et pas poétiques. J’écris la vie, la vôtre, la nôtre : lumineuse et tragique, dérisoire et glorieuse, parfois si légère, souvent audacieuse. J’ai créé le Bureau de Marcella, premier bureau des mots beaux de la terre.
Pépée : Je suis une « jeune » illustratrice passionnée de dessin . Après une carrière dans l’éditorial et la communication, j’ai décidé d’en faire mon VRAI métier de tous les jours et aime à parler de la tragi-comédie de la vie à travers des dessins hauts en couleur. Je dessine tout et sur tout, avec le décalage et l’humour nécessaires à la survie de notre espèce.
Luzy : Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble ?
Marcella : Environ 2 années. Mais j’ai l’impression de connaître Pépée depuis toujours.
Pépée : On est très réactives l’une et l‘autre et à deux, on est vraiment fortes (rires). On a déjà travaillé ensemble sur plusieurs projets comme les agendas désirs 2013 et 2014 pour les éditions Oberthur ou encore sur le site Marcelle France, Mère Fatale . A chaque fois, on se régale.
Luzy : D’où vous est venue l’idée de Paris Me ?
Marcella : Certains de ces textes sur Paris sont écrits depuis 2010 déjà. Je les peaufinais, me demandais quelle forme exacte leur donner pour qu’ils soient au plus près de ce que j’avais envie de dire de ma passion pour Paris, ma ville, mon unique lieu. Surtout, je tenais à dire « ce que Paris me fait » et le dire dans un contexte judicieux. Pépée a été l’illustratrice qui a illuminés ces textes d’une poésie inattendue, elle y a ajoutée sa touche artistique, son pep’s si personnel et les « Paris Me » sont nés.
Pépée : Quand Marcella m’a proposé le projet, j’ai tout de suite adoré. Je me suis emballée, j’ai commencé à dessiner la Tour et on a foncé !
Luzy : Comment travaillez-vous ensemble ? Le point de départ de votre collaboration part-il du texte imaginé par Marcella pour aboutir sur l’illustration ou choisissez-vous ensemble les thèmes que vous travaillez de concert?
Marcella : On travaille bien ensemble. Dans la plupart des situations, oui, le texte est le point de départ et Pépée s’en empare… on peut aussi avoir envie de travailler des thèmes ensemble. C’est « fenêtre grande ouverte ».
Pépée : Le point de départ est souvent le texte de Marcella sur lequel je rebondis. J’aime particulièrement ses mots qui trouvent toujours une résonance particulière chez moi. Mais l’inverse s’est aussi présenté sur quelques tableaux. Je lui ai soumis l’idée ou le dessin et le texte de Marcella a fait le reste ! Et c’est ça qui est fabuleux, c’est la manière dont on rebondit sur les idées de l’autre. Rien n’est figé.
Luzy : Pourquoi la Tour Eiffel, est-ce pour vous le symbole ultime de Paris?
Marcella : Parce que mes parents qui étaient tous deux nés à paris et avaient, par la force des circonstances grandi en Arménie, n’ont eu une fois devenus adultes qu’un seul but accompli : regagner la Tour Eiffel. Ce qui a fait de la Tour, mon symbole de liberté absolue !
Pépée : Parce que c’est le symbole le plus fort, le plus emblématique de Paris. Parce que tout le monde aime la Tour Eiffel. Parce qu’aucun étranger ne repart de Paris sans l’avoir vue. Parce qu’elle m’inspire… et que c’est kiffant de la dessiner !
Luzy : Quel est votre rapport avec la capitale ?
Marcella : Il y a paris et il y a le reste du monde. J’y suis née à 10 mois et pour toujours ma vie s’y love mes mots s’y logent. Paris est ma piste de danse secrète, le stade pour mes jambes, le bassin où mes rêves se déploient, le seul ciel que je vois bleu turquoise même et surtout quand il est gris. Paris est un poème ouvert à l’infini.
Pépée : Paris m’a adoptée depuis 20 ans. C’est aujourd’hui ma ville. Et qu’il n’est pas question que je vive ailleurs !
Luzy : Parlez-nous un peu de vos projets. Puisque Paris Me est itinérante, à quand l’exportation ?
Marcella : L’exposition Paris Me est actuellement au CINE 13 jusqu’au 10 janvier, d’autres lieux accueilleront ensuite nos tableaux. Noms et dates seront bientôt diffusés. Le concept Paris Me se déploie également sous des formes multiples. On peut déjà trouver en papeterie une collection de cartes postales éditées par Rond de Lune. Dès janvier 2013, chez le même éditeur, des miroirs de poche et des magnets ; au mois mai 2013 une collection textile enfant et objets maison chez Monoprix autour du thème de la Tour Eiffel – en compagnie de deux autres créateurs invités, Nathalie Lété et La Cerise Sur le Gâteau. Bien d’autres projets sont en cours de développement, y compris dans d’autres pays… Paris Me est oiseau (en forme de Tour Eiffel) et rien ne sera trop beau pour lui.
Pépée : On y travaille (et même dur). On voit grand ! On vise la grande pomme, évidemment (rires).
EN IMAGES :
Un petit clin d’œil également au Théâtre Ciné 13 franchement à découvrir tant pour la programmation que pour l’esprit du lieu. Je n’avais jamais encore vu un théâtre où le spectateur s’installe dans de moelleux et spacieux fauteuils en cuir durant toute la représentation.
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