Souffrance personnelle, image de l’eau qui coule, de l’amour qui s’en va, de la vie qui s’écoule. Ce poème d’Apollinaire, je l’ai appris à l’école. Sensible à ces quelques vers je ne peux m’empêcher en franchissant le pont, chaque fois, de les rappeler à mon souvenir. Aujourd’hui me semble un jour idéal pour les écrire, un jour particulier où une personne avec qui je partage des moments privilégiés dans un AQUArium me dédie une aquarelle. Ce pont sur lequel Apollinaire regardait partir ses amours défuntes me rappellera aussi désormais la délicatesse de cette attention.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’ en vont je demeureLes mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeurePassent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeureGuillaume Apollinaire – Alcools
Aquarelle : Mona Fontina – 22 juin 2012
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