Quel destin que celui d’Irène Némirovsky, romancière Russe, fille d’un riche banquier juif ukrainien. Extraordinaire et tragique à la fois. Extraordinaire par l’ascension fulgurante et le succès que rencontrera presque immédiatement l’auteur, dès ses premiers écrits (extrêmement cynique vis-à-vis de ses coreligionnaires), dans une France alors plutôt antisémite. Tragique car sa vie finira à Auschwitz en déportation.
La jeune-femme s’installe à Paris en 1920 où après quelques années plutôt frivoles, elle rencontre Michel Epstein, banquier de profession et futur père de ses deux enfants.
Entièrement vouée à l’écriture, elle dresse en 1929 un portrait au vitriol de la haute bourgeoisie juive dans son roman « David Golder » que Julien Duvivier adaptera en 1931 au cinéma. Et là réside tout le paradoxe de Némirovsky qui se fera taxer, avec ce roman et les suivants,
d’antisémite – tout au moins de plume – véritable carte d’entrée dans le monde littéraire français de l’époque.
Aujourd’hui, près de 70 ans après sa mort, Irène Nemirovski est toujours d’actualité et alimente une polémique quant à son attitude vis-à-vis des juifs. Son roman inachevé « Suite française », que ses deux filles ont minutieusement conservé depuis son arrestation en 1942, est publié en 2004 et reçoit la même année le Prix Renaudot à titre posthume .
Le Mémorial de la Shoah lui consacre jusqu’au 8 mars 2011 une exposition intitulée « Il me semble parfois que je suis étrangère » qui se révèle apporter quelques éclairages sur les contradictions de l’auteur mais pas que…l’exposition propose également des documents inédits sur la vie de femme, de mère et d’écrivain d’un personnage bien complexe.
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Crédit photo : Couverture de « Suite française » / DR
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