Une simple valise remplie d’objets comme décor, il n’en faut pas plus à Karine Ventalon pour conter l’histoire de Célestine, jeune femme de chambre débarquée à Paris, consignant dans un croustillant petit journal l’enfer social de sa condition de domestique au service d’une bourgeoisie écœurante, souvent vulgaire, parfois sordide. « Ah ! je puis me vanter que j’en ai vu des intérieurs et des visages, et de sales âmes… Et ça n’est pas fini. », le ton est donné par la chambrière qui au fil des souvenirs, des places occupées dans les maisons les plus huppées en conclut immanquablement que « si infâmes soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens ».
De Renoir à Buñuel en passant par Benoit Jacquot, le cinéma et le théâtre recèlent une véritable fascination pour le personnage de cette soubrette sexy témoin d’un drame qui rejoue la lutte entre les classes et les sexes dans l’alcôve des maisons bourgeoises. Excellente illustration de la dialectique du maître et de l’esclave, le roman d’Octave Mirbeau souligne avec une ironie mordante alors que l’inverse paraît acquis, la dépendance tout aussi aiguë des maîtres à l’égard de leurs domestiques.
A La Folie Théâtre, en ce moment, c’est William Malatrat qui s’approprie le journal et en offre une version synthétique avec le souci de ne jamais trahir l’auteur. « A la lecture de la pièce » dira le metteur en scène « il m’est apparut évident que la force des images et des descriptions ne pouvaient pas être illustrée par une mise en scène trop réaliste car ce texte donne déjà énormément à voir. La force cinématographique du texte m’a inspiré la sobriété dans mes choix scéniques. C’est la raison pour laquelle s’est imposé une formule donnant à la comédienne une ligne de mise en scène aussi simple qu’ambitieuse : un auteur, une comédienne, un objet, une lumière ». Et Karine Ventalon de se sentir incroyablement à l’aise dans la peau de Célestine, sans retenue ni pudeur, singeant les scènes de coït et de quasi viol, faisant passer les émotions les plus extrêmes à un public restreint en osmose avec l’actrice, se livrant aussi à une performance physique des plus étonnante en modifiant sa gestuelle et son intonation au fil de la palette de rôles qu’elle endosse. Véritable prouesse pour une artiste ayant d’ailleurs obtenu le prix de la « Meilleure comédienne dans un premier rôle » aux P’tits Molières 2015.
Le journal d’une femme de chambre se livre à la Folie jusqu’au 4 mars avec une belle comédienne habitée. Un spectacle à ne pas manquer!
ATTENTION, si ce spectacle vous intéresse : La Folie Théâtre et Karine Ventalon ont la gentillesse d’offrir 1 invitation pour 2 personnes à la date de son choix à celui ou celle qui se manifestera en commentaire de cet article (attention Le journal d’une femme de chambre ne se joue que les vendredi et samedi à 19h30 jusqu’au 4 mars). Un tirage au sort sera effectué le 14 janvier parmi les participants. Le vainqueur recevra une confirmation par mail.
Par ailleurs et pour les autres, le Théâtre propose 1 place offerte pour une place achetée. Modalités : 4 personnes pourront bénéficier de cette offre sur les dates suivantes : samedi 21 janvier, dimanche 22 janvier, samedi 28 janvier, dimanche 29 janvier, samedi 4 février et dimanche 5 février. Merci de me préciser la date qui vous intéresse en commentaire de ce blog et je vous enverrai par mail les conditions pour disposer de l’offre.
Crédit photo : @Jean-Romain PAC
Crédit photo : @Jean-Romain PAC
En savoir plus…
Le Journal d’une femme de chambre
Adaptation théâtrale de l’oeuvre de Octave Mirbeau
A la Folie Théâtre
6, rue de la Folie Méricourt
75011 Paris
Métro : Saint Ambroise
Réservations : 01 43 55 14 80
19h30 : vendredi et samedi
du 02 décembre au 04 mars 2017
Laisser un commentaire