J’aime bien Michel Houellebecq. D’abord parce qu’il donne toujours l’impression de tomber de l’arbre alors qu’il est probablement l’un des meilleurs orchestres du grand cirque médiatique, ensuite parce que certains de ses écrits m’ont particulièrement touchée. Je ne sais pas si c’était du bluff mais interviewé par un chroniqueur du Grand Journal de Canal+ sur les hommes politiques français, il a avoué ne pas connaître Jean-François Coppé. Mieux il n’avait jamais entendu parler d’ Eric Besson. Non, Besson pour lui faisait référence à un réalisateur connu ou à quelques écrivains célèbres (notamment Philippe et Patrick).
Bon certes, je lui laisse le bénéfice du doute puisqu’il vit en Irlande, mais enfin comment peut-on prétendre au rang d’intellectuel français et ne pas s’intéresser un minimum à la sphère politique qui nous entoure quelle que soit la vision nihiliste du monde que l’on peut avoir? C’est vrai que Houellebecq est un grand provocateur devant l’éternel, ce qui lui vaut d’ailleurs d’être très mal perçu par un certain milieu bien pensant. Mais quelle est la part de vrai et quelle est la part de faux dans ses propos? A quel point arrive t-il à manipuler les gens qui l’entourent? Je ne sais pas trop, tout ce que je sais c’est qu’à chacune de ses apparitions, moi je me plais à l’écouter.
En ce moment il est sous les feux des projecteurs pour son nouveau roman « La carte et le territoire » et comme chaque fois, il déclenche une polémique. Aujourd’hui on l’accuse d’avoir plagié des notices de wikipédia pour alimenter son roman, ce sur les thèmes de la « ville de Beauvais », la « mouche domestique » et « Frédéric Nihous », souvenez-vous, cet ancien candidat des chasseurs aux élections présidentielles. Je trouve ça d’un comique!! Et finalement on s’en fout, non? Tant que son roman véhicule des idées intéressantes (et je compte bientôt me faire une idée sur le sujet) qui en aura quelque chose à foutre qu’il ait pompé des propos concernant la mouche domestique sur Wikipédia?
Houellebecq je l’ai découvert avec « L’extension du domaine de la lutte » et j’ai tout de suite été séduite, si je peux m’exprimer ainsi car ce roman est extrêmement noir. L’espoir y est désespérement absent. Houellebecq y dresse le portrait d’un individu déprimé perdu dans la solitude inhérente à nos sociétés capitalistes à l’origine d’une forme de misère économique autant que sexuelle. Certains accumulent des fortunes considérables, d’autres croupissent dans le chômage. Certains ont une vie érotique variée quand d’autres sont réduits à la masturbation et la solitude. Une sorte de lutte des classes étendue au domaine sexuel.
Mais la véritable révélation pour moi fut « Les particules élémentaires », chronique du déclin de notre civilisation illustré par l’existence plate et morose de deux demi-frères confrontés à leur misérable condition. Terriblement noir pour ne pas dire glauque, ce livre ne peut pas laisser insensible. Tout comme son auteur, on adore ou on déteste, mais il ne laisse personne indifférent.
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