Le Musée Art ludique propose actuellement un panorama de l’univers artistique de Marvel. Captain America, Iron Man, Daredevil, Thor, Spider Man, Wolverine et bien d’autres encore réunis dans un même lieu au sein de planches historiques de bandes dessinées d’origine, de dessins-concepts à l’encre de chine, de peintures numériques extraordinaires ou encore de bustes et accessoires réalisés pour les toutes dernières productions au cinéma.
Si Stan Lee (surnommé l’Homère du XXème siècle – un démiurge, créateur de l’univers des super-héros souvent analysés comme les dieux et demi-dieux des temps modernes) a imaginé tous ces personnages, c’est bien sûr grâce au génie artistique de dessinateurs comme Jack Kirby, Steve Ditko, Don Heck qu’ils ont pu prendre corps et devenir mythiques.
Richesse graphique qu’est venue compléter l’arrivée spectaculaire des super-héros au cinéma dont des designers tels Ryan Meinerding, Adi Granov et Charlie Weng ont insufflé la dynamique artistique.
Outre les croquis et autres illustrations d’une beauté graphique incroyable, l’exposition plutôt didactique fourmille de textes explicatifs et vidéos d’analyse sociologique ou philosophique d’un univers bien plus compliqué qu’il n’y paraît.
On y apprend ainsi que Captain America, sentinelle de la liberté a vu le jour en 1940 à l’heure où l’humanité vivait ses heures les plus sombres. Steve Rogers en transformation après une expérience scientifique révolutionnaire deviendra le super-héros dont la puissance sera mise au service des alliés afin de combattre le IIIème Reich; plus particulièrement Crâne Rouge bras droit du führer, expert en complots et manipulations politiques. De manière générale, les super-héros traduisent d’ailleurs des valeurs et des inquiétudes de la société américaine propres à chaque période historique. Ainsi Captain America se fera également le chantre du combat contre le système communiste et ceux qui le servent. On adhère, on adhère pas? Y-a-t-il une idéologie derrière? Oui sans doute, celle de l’Amérique triomphante. Mais est-ce vraiment grave ici? En tout cas le côté manichéen – la lutte du bien contre le mal – parle à nos âmes de gosses et de pseudo justiciers, le triomphe du bien étant plutôt sécurisant.
A l’orée des années 60, Stan Lee ancre son univers à New York. Ses super-héros s’inspirent alors du quotidien de teenagers américains ordinaires et acquièrent des pouvoirs extraordinaires le plus souvent par accidents scientifiques. La notion de mutant apparaît avec les X-Men composés d’adolescents rejetés de la société parce qu’ils sont différents. Donnant une vraie profondeur psychologique à ses héros le succès devient énorme faisant des personnages des icônes symboles de NYC.
Si l’exposition n’apprend rien aux fans de la première heure, elle leur permet en revanche de découvrir de véritables pépites comme les planches au trait précis, aux courbes audacieuses et aux décors surdimensionnés de Jack Kirby ou les œuvres photoréalistes de celui que l’on nomme le Norman Rockwell du monde du comic book – Alex Ross. Les néophytes quant à eux y appréhenderont mieux l’univers Marvel décliné dans une scénographie plutôt bien structurée.
Petit bémol toutefois les tarifs – 15€ pour les adultes mais surtout 10€ pour les enfants – qui pourraient en rebuter quelques-uns.
© 2014 Marvel / pour tous les visuels présentés ici.
En savoir plus :
> Vous rendre au Musée Art Ludique : horaire, accès
> Tarifs : 15€ – adultes / 9,50€ – enfants
> Exposition du 22 mars au 31 août 2014
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