Une exposition célébrant le presque centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon se tient en ce moment à la Grande Halle de La Villette. Difficile de passer à côté tant la collection de chefs d’oeuvre d’exception, dont certains directement venus du Caire, fait parler d’elle.
Toutânkhamon, ce roi aujourd’hui si populaire, au masque d’or copié en pub et spectacles en tout genre est resté paradoxalement longtemps méconnu de tous. Pharaon de second plan, il est pourtant inhumé selon le somptuaire des rites funéraires royaux. Il deviendra réellement célèbre lorsque deux égyptologues découvrent, dans la vallée des Rois, une tombe ayant échappé au pillage. Ainsi, le 4 novembre 1922, Howard Carter et Lord Carnarvon trouvent l’entrée de l’hypogée et pénètrent dans la chambre funéraire du roi. Plus de six ans seront nécessaires pour vider la tombe de ses quelques 3 000 trésors. Fouille archéologique la plus spectaculaire jamais effectuée en Égypte, la tombe de Toutânkhamon est la seule intacte du Nouvel Empire mise au jour avec les trésors qu’on lui connaît. La Grande Halle en dévoile aujourd’hui 150 pièces maîtresses dont 50 voyagent pour la première fois hors d’Égypte.
Pour son escale parisienne, la statue du dieu Amon protégeant Toutânkhamon – issue des collections du Louvre – s’invite dans la scénographie. Trône d’enfant, carquois avec des scènes de chasse et de guerre, grand gardien peint en noir à la feuille d’or, c’est un ensemble incroyable d’objets précieux et symboliques qui s’offrent aux yeux du public ainsi que le pourquoi d’un tel trésor.
Certains objets, comme le masque mortuaire et le cercueil, avaient directement pour but d’aider l’âme du pharaon à passer dans une autre vie, de protéger son corps aussi. Ainsi les organes embaumés de Toutânkhamon ont-ils été conservés dans un coffre à vases canopes reposant sur un traîneau. De chaque côté du coffre se trouve une déesse couverte d’or qui étend les bras en signe de protection : Isis, gardienne du foie; Nephtys, gardienne des poumons; Neith, gardienne de l’estomac et Selket, gardienne des intestins.
D’autres plus prosaïques (meubles, vêtements, bijoux, papyrus…) traduisent la croyance en l’au-delà comme une réplique de vie terrestre.
Autre intérêt pour ceux qui comme moi n’ont finalement qu’une vague idée de l’histoire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon, l’exposition dédie toute une partie aux fouilles de Howard Carter financées par son riche mécène Lord Carnarvon ainsi qu’aux tests ADN effectués sur la momie en 2009 afin de déterminer les causes de sa mort.
Toutânkhamon, le trésor du pharaon est à voir en ce moment et jusqu’au 22 septembre à la Grande Halle de la Villette.
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