Carmen – Dada Masilo

Après un bouleversant Swan Lake inventif et iconoclaste, la jeune chorégraphe sud-africaine Dada Masilo signe sa Carmen. Une adaptation enlevée et flamboyante pour un des opéras les plus joués au monde inspiré d’une nouvelle de Prosper Mérimée. La cigarière de Séville s’enflamme dans des flamencos traversés par des danses africaines. C’est en ce moment et c’est au théâtre du Rond-Point.

Carmen brosse la rencontre explosive d’une femme manipulatrice, puissante, sur laquelle souffle un vent de liberté et d’un soldat promis au mariage avec une jeune-fille de bonne famille. Elle, ouvrière, passe ses journées à fabriquer des cigares roulant sur ses cuisses les feuilles de tabac. Lui, oubliant ses amours premières, n’a plus d’yeux que pour celle qui lui proclamera « Jamais Carmen ne cédera : libre elle est née, libre elle mourra! ».

Dynamitant les codes habituels, s’amusant de références modernes et classiques empreint d’une touche africaine, jouant avec silences et chants d’opéra, Dada Masilo revisite le mythe avec brio. Une heure quinze aux allures de dix minutes, d’émotions en pleine face, de corps en parfaite harmonie, de grâce, de couleurs, de sexe, de douleur, d’ambition et de mort – ce dont le monde est fait selon les propres termes de l’artiste – voilà à quoi peut s’attendre le spectateur.

J’adore les classiques parce qu’ils offrent tellement. On peut partir d’une problématique et utiliser un classique pour faire passer un message en réinterprétant l’oeuvre. J’aime le défi de donner vie à un personnage et les classiques m’aident justement à faire cela. J’aime aussi raconter des histoires dans lesquelles les gens peuvent se retrouver. La plupart des classiques traitent de problèmes sociaux que je veux aborder. C’est pour ça qu’ils m’attirent ».

Nouveau pari réussi pour un spectacle qui fait salle comble!