Allez savoir pourquoi plus le temps passe plus les super héros m’attirent. L’univers des Marvel et autres Comics que je trouvais il n’y a pas si longtemps grotesque, prévisible, bourré de scénarios de pacotille et de personnages mal fagotés, suscite chez moi un intérêt nouveau fondé sur une vision différente de la représentation du super héros et de ses pouvoirs. Car en toile de fond ce qui est abordé est bien la relation entre l’homme et le progrès scientifique auquel vient s’ajouter une question d’éthique. En incarnant la possibilité de se surpasser les super héros doivent également prendre la mesure de ces pouvoirs leur conférant la capacité de détruire autant que de sauver l’humanité. Même si l’on peut reprocher aux scénarios d’être souvent pour ne pas dire toujours trop manichéens, le choix du côté lumineux de la force parle sans doute à mon âme de « Zorro ». En outre, et au delà de l’armure d’acier et autre cape noire, bouclier coloré, masque protéiforme, transformation corporelle spectaculaire, le super héros en société est bien souvent timide, complexé, voire carrément isolé, le tout le rendant encore plus humain; sans doute même peut-on y voir sa plus grande force dans son inclinaison à vouloir protéger les plus faibles.
Bref aujourd’hui ces personnages me parlent, et ça autant en bande-dessinée qu’au cinéma, même si cela ne fait pas de moi une experte du genre. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je suis allée voir The Avengers en 3D imposée, choix que je n’aurais pas fait spontanément. Erreur! La 3D est remarquable tout comme le scenario d’ailleurs basé sur la réunion par Nick Fury de six super héros (dont Iron Man, Thor, Captain America et Hulk) supposés s’accorder pour sauver le monde d’une destruction « presque » inévitable. Loin de n’être qu’une succession de scènes d’action indigestes, le film s’attarde souvent – lors de dialogues plutôt savoureux – sur la psychologie de chacun de ces super égos d’abord réfractaires à travailler ensemble mais finissant par être convaincus que l’interaction de forces et d’intelligence peut conduire au meilleur. Certes on pourrait du coup lui reprocher d’être un peu long mais le jeu en vaut la chandelle, Robert Downey Junior dans le rôle de Tony Stark (Iron man) excellant particulièrement dans l’art de la rhétorique et de l’humour décalé. Arborant fièrement un tee-shirt estampillé Black Sabbath, l’œil malicieux et le sarcasme facile, il ne peut s’empêcher d’envoyer quelques pics saillantes par-ci, quelques remarques acerbes par là introduisant ainsi une certaine distance critique à un blockbuster qu’il ne faut bien évidemment pas prendre trop au sérieux. Mais ce n’est pas son but et le divertissement est ici à son paroxysme. Car que dire des scènes d’actions si ce n’est qu’elles sont époustouflantes, bourrées d’effets spéciaux spectaculaires et là la 3D n’y est pas pour rien. Alors certes The Avengers ne fait pas partie des œuvres cinématographiques mémorables mais très sûrement de celles qui ambitionnent de divertir et qui le font franchement avec brio. Pour les amateurs du genre, un film à voir c’est certain!
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