Qu’est-ce qui motive un tel engouement pour Monna Lisa? Mais qu’a donc de si particulier la Joconde que le Louvre ne veuille la prêter à l’Italie? Qu’a t-elle que d’autres œuvres majeures n’auraient pas justifiant qu’elle ne quitte jamais son écrin? Que tant de visiteurs s’y attardent en pâmoison?
Quelle que soit sa légende – autoportrait féminisé de Léonard de Vinci, portrait de Mona Lisa del Gicondo épouse d’un marchand d’étoffe ou bien portrait d’un des modèles masculins du maître travesti pour l’occasion – doit-elle pour autant faire l’objet de tant d’intérêt? La Joconde c’est un peu comme le caviar, tout le monde veut en goûter et l’associe à quelque chose de rare mais finalement en revient un peu déçu. Non?
Moi, j’aime la Joconde avec de fines moustaches et un bouc, éléments que lui a ostensiblement attribués Marcel Duchamp en la désacralisant avec son « LHOOQ » (entendre « Elle a chaud au cul »). Au moins elle vit, elle génère des émotions, du rire, de la dérision.
J’aime également la vision qu’en a Fernand Léger en la considérant ni plus ni moins comme un objet au même titre qu’un trousseau de clés ou qu’une boîte de sardine.
J’aime enfin le ready made de Robert Filliou « La Joconde est dans les escaliers« . Envisagée comme concierge notre icône tombe immédiatement de son piédestal avec beaucoup d’humour.
Aujourd’hui l’Italie nous la réclame mais le directeur du département des peintures du Louvre avance sa grande fragilité pour ne pas la faire bouger. A la fois le tableau n’est sorti que deux fois de France. Une fois en 1967 à l’initiative d’André Malraux pour une exposition à New York; une en 1974 pour une exposition à Tokyo. Chaque fois la décision a été prise directement par l’Élysée, contre l’avis des conservateurs. Oui nous l’aimons notre Joconde au point d’en priver les autres et ça c’est vraiment dommage…Mais après tout y auront-ils perdu quelque chose?
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