Je sors un peu déçue du dernier Woody Allen. Si certes je ne cours pas dans les salles obscures dès que le cinéaste produit un film, j’avoue toutefois avoir vu quelques-unes de ses œuvres. La dernière m’ayant laissé un bon souvenir remonte à 2001. Il s’agissait du Sortilège du scorpion de Jade. A la fois je n’ai vu depuis que Hollywood Ending, Match Point et Vicky Cristina Barcelona et regrette l’énergie, l’humour ou la magie de films tels La rose pourpre du Caire, Coup de feu sur Broadway, Meurtre mystérieux à Manhattan ou encore Ombres et brouillard. Mais peut-être ai-je raté quelques pépites ? Il y a fort à parier que ce soit le cas au vu des critiques dythirambiques que je lis à longueur de temps sur ce petit homme à lunettes.
Minuit à Paris raconte l’histoire d’un jeune couple américain venu découvrir la magie de notre capitale. Après un générique cliché tout en plans fixes digne des plus beaux souvenirs de cartes postales sur l’air du « Paris et sa Tour Eiffel », « Paris et ses Champs Elysées », « Paris et son Sacré Cœur », « Paris sous la pluie » et « Paris, ses pigeons, ses parcs », nous voici assez vite plongé au cœur de l’histoire. Celle d’un jeune écrivain (Owen Wilson dont toute ressemblance physique et vocale avec Allen serait purement fortuite) qui une fois minuit sonnée se trouve projeté dans un monde fantasmé à savoir le Paris des années folles à l’époque où le couple Fitzgerald guinchait et s’enivrait dans les bars avec Hemingway et Cole Porter. De Braque à Dali, en passant par Bunuel, Picasso, Man Ray, Gertrude Stein et bien d’autres encore, le jeune-homme va enchaîner les rencontres improbables et tomber amoureux de la muse de Picasso que campe la jolie mais insipide Marion Cotillard. Et là précisément je me demande ce qu’a bien pu vouloir montrer le cinéaste en faisant un parallèle entre le Paris actuel dans lequel reste ancrée la compagne de l’écrivain scotchée aux boutiques chics et aux hauts lieux touristiques et le Paris avant-gardiste du début du siècle dernier dans lequel se complait Owen Wilson et qui le pousse à radicalement changer de vie? Le cinéaste tend t-il à nous faire croire que vivre dans un passé idéal est préférable à l’acceptation d’un présent plat et terne? Que cette projection peut nous conduire à faire de meilleurs choix si l’on en croit la fin du film?
La féérie d’un retour aux années folles, la rencontre de grands artistes, la poudre de perlimpinpin m’ont plu je dois bien le dire mais cela ne fait pas de Midnight in Paris un grand film, juste un bon divertissement.
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