Plus précisément le Père Goriot en BD, il fallait oser! Si j’avoue avoir beaucoup aimé La Peau de Chagrin et la Fille aux yeux d’Or, je ne sais en revanche pas pourquoi l’histoire du Père Goriot ne m’a jusque là jamais tentée. Et pourtant…
C’est lors de mon périple dans la Vallée de la Loire que j’ai croisé à nouveau le chemin de Balzac. La visite du château de Saché, joli manoir de la renaissance où l’écrivain multiplia les séjours et qui fut le lieu d’inspiration du Lys dans la Vallée, m’a justement donné envie de le redécouvrir.
D’abord en lisant ce fameux Lys dans la Vallée. Bien que n’étant qu’au début du roman, il s’avère extrêmement prometteur et me plonge dans un style de littérature romantique dont je raffolais plus jeune mais que malheureusement j’avais un peu délaissé.
Ensuite en dévorant les deux tomes de l’histoire du père Goriot et des locataires de la maison Vauquer dessiné par Bruno Duhamel et scénarisé par Thierry Lamy et Philippe Thirault. Aujourd’hui Eugène de Rastignac, Vautrin, Victorine Taillefer et Madame de Beauséant n’ont plus de secret pour moi. Enfin si, puisqu’ils évoluent dans un nombre considérable de romans de la Comédie humaine et que lorsque l’on sait que la Comédie humaine représente 95 romans, nouvelles, essais…il ne faut pas trop d’une vie pour dévorer l’oeuvre de ce génie de la littérature.
Pour en revenir à la BD, à la manière du récit original, elle dresse un portrait au vitriol de la société bourgeoise parisienne sous Louis XVIII avec tout ce qu’elle peut comporter d’hypocrite, de paraître, de jeux de pouvoir et de séduction. Mais l’histoire est aussi l’histoire d’amitié d’un jeune-homme – Rastignac – pour un très vieux monsieur malmené – le Père Goriot – victime non seulement de la société qui le rejète mais plus cruellement du désintérêt de ses filles auxquelles il sacrifiera pourtant sa vie. Le dessin extrêmement expressif assuré par Duhamel contribue également à renforcer un plaisir de lecture total.
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