Je viens de terminer Quai d’Orsay. Vous savez cette bande-dessinée qui met en scène un certain Alexandre Taillard de Worms dont toute ressemblance avec un ancien Ministre des affaires étrangères puis 1er Ministre sous Chirac ne serait pas totalement fortuite. Justement ici l’histoire se passe dans les coulisses du Ministère des affaires étrangères. Un jeune-homme, Arthur Vlaminck, est embauché pour rédiger les discours de cet homme politique exigent, vif d’esprit et de gestes, amateur d’aphorismes puisés dans les Fragments d’Héraclite ou de rebondissements glanés dans les scénarios d’ Hergé .
Intelligemment construite, la bande-dessinée met en perspective les relations qui se trament entre conseillers, chef de cabinet et consorts pour essayer de répondre aux exigences d’un homme de pouvoir représentant la nation à l’étranger, et au-delà pour servir l’Etat. Entre deux « coups de pute », ces hommes et femmes de l’ombre savent aussi se serrer les coudes et mobiliser toute leur énergie afin d’aider le Ministre lors de sa prise de décision.
Alexandre Taillard de Worms est représenté comme hyperactif et truculent. Une espèce d’agité permanent qui passe comme un courant d’air et lit à la vitesse de l’éclair (de génie?). Et du génie, on veut bien croire qu’il faut en avoir beaucoup quand on occupe de telles fonctions. Scénarisée par Abel Lanzac (ancien conseiller de Dominique de Villepin donc) et dessinée par Christophe Blain, la B-D se déguste avec un réel plaisir tant pour les répliques saillantes et l’humour qui s’en dégage que pour le dessin minimaliste et nerveux.
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