Je ne suis à la base pas attirée par les histoires de zombies. Les films d’horreur n’ont jamais été ma tasse de thé. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir été sollicitée à l’adolescence par des copains en mal de sensations fortes fascinés par Freddy, Vendredi 13, Evil Dead, La nuit des morts vivants et autre Exorciste. En ce qui me concerne il me suffisait de voir le pull rayé de Freddy Krueger, sa tronche affreuse de grand brûlé et ses griffes redoutables pour tourner de l’oeil. Pathétique? Je ne sais pas. J’ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi nous sommes tant subjugués par l’horreur. Est-ce une manière pour l’adolescent d’envoyer valser le monde des adultes et leur bonne manière? Le cinéma d’horreur n’aurait-il pas aussi tout simplement une vertu cathartique? L’expression sadique de pulsions refoulées?
Couplé à l’humour, je me souviens avoir passé un bon moment devant Scream 1. Wes Craven y prenait un malin plaisir à démonter les règles du genre – du type « Alors tu vois là, on est dans une cave, il est minuit, cela m’étonnerait fort que le tueur ne déboule pas » – tout en foutant réellement les jetons.
Par contre, la projection il y a quelques années de Land of the dead de Romero avec Denis Hopper et Asia Argento m’a fait passer un sale quart d’heure si je puis m’exprimer ainsi. Les amateurs du genre y voient un film mettant en scène des morts-vivants (que l’on pourrait assimiler aux plus démunis) engagés dans une révolution sociale, unissant leur force pour faire exploser un reste de société humaine construite sur l’inégalité des richesses. Moi je n’y vois que des macchabées dodelinant de la tête prêts à sauter sur le premier vivant venu pour se repaître de ses entrailles.
Si cet univers ne me séduit pas au cinéma, je viens en revanche de terminer le Tome 1 de Walking Dead intitulé « Le passé décomposé », un comic en noir et blanc publié chez Delcourt que j’ai vraiment apprécié. Peut-être déjà parce que les zombies ne m’arrivent pas en pleine face provoquant une désagréable poussée d’adrénaline. Sûrement aussi parce que le scénario est bon et les dessins bien léchés. Certes il y a du sang, des morts et des viscères. Certes les zombies respectent les règles du genre (lents, stupides, vénéneux) mais Robert Kirkman met surtout en scène des vivants forts, intéressants, obligés de se serrer les coudes pour pouvoir survivre. L’histoire est centrée intelligemment sur les relations humaines dans un monde nouveau. Une bande-dessinée pour amateur mais pas que…
Laisser un commentaire