Michel Houellebecq présente en ce moment et jusqu’au 11 septembre au Palais de Tokyo « Rester vivant ». Reprise du titre de son essai paru en 1991 l’exposition conçue par lui-même rend compte de son univers romanesque brouillant les cartes entre littérature et photographie, réel et fiction. Car en plus d’être écrivain nihiliste talentueux, Houellebecq semble également avoir l’œil pour la photographie, traduction de son rapport au monde.
Scénarisée autour des obsessions de l’écrivain, elle offre aux visiteurs une plongée en eaux troubles dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme, ses pensées tourmentées, sa difficulté de vivre constituées par le vide de l’existence moderne, la solitude inhérente à nos sociétés capitalistes à l’origine d’une forme de misère économique autant que sexuelle, la perte des êtres chers… Et à la fois elle propose aussi une véritable plongée au cœur de sa poésie.
Quand Jean de Loisy m’a proposé de consacrer une exposition à mes photos, j’ai tout de suite vu cela comme un retour à la poésie (dira l’auteur à Nelly Kaprièlian dans un entretien paru dans le numéro spécial de Palais, le magazine du Palais de Tokyo consacré à l’exposition). Dans l’exposition, il y a une sorte de narration puisque j’organise les salles qui se succèdent les unes aux autres un peu comme dans un recueil où les poèmes, placés dans un certain ordre, produisent une narration – même si celle-ci est beaucoup plus vague que celle d’un roman.
Et d’ajouter avec Houellebecq : Un poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de Rester vivant.
Informations pratiques :
PALAIS DE TOKYO
13, avenue du Président Wilson,
75 116 Paris
HORAIRES
Le Palais de Tokyo est ouvert
De midi à minuit tous les jours, sauf le mardi
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