Bien que le trouvant excellent dans les films de Rohmer, Luchini faisait partie de ces artistes qui m’exaspérait autrefois. Sa diction rapide, sa manière de prononcer les mots en les articulant excessivement, son timbre même de voix me portaient sur les nerfs. Allez savoir pourquoi je le trouve aujourd’hui formidable. Enfin si, je sais pourquoi. D’abord parce qu’il est intelligent et plein d’humour ensuite parce qu’il dégage une réelle sympathie.
Je l’entendais dimanche dernier parler de Céline dans l’émission de François Busnel, La Grande Librairie. En quelques mots sincères et une déclamation toute « luchinienne » des premières phrases de Mort à crédit, ce passionné du bonhomme, m’a donné envie de le découvrir. Oui je sais je n’ai encore rien lu de Céline, tout juste quelques pages de Voyage au bout de la nuit, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Aujourd’hui c’est dans le rôle d’un père de famille bourgeois et coincé qui se déride grâce aux femmes du 6ème étage que je l’ai trouvé touchant. Mais qui sont donc les femmes du 6ème? De joyeuses ibères venues en France faire des ménages dans des maisons bourgeoises pour gagner leur vie et échapper au régime de Franco. Tout un monde sépare ces bourgeois bien propre sur eux, aux vies réglées comme du papier à musique, de ces espagnoles exubérantes et solidaires. Et pourtant, une vraie leçon de vie pour Jean-Louis Joubert que joue Luchini qui finira par faire l’école buissonnière.
Hormis Sandrine Kiberlain un peu fade dans le rôle de l’épouse, j’ai trouvé cette comédie pleine d’esprit et de vie. Certes pas le film du siècle mais un bon moment dont on ressort euphorique.
Les Femmes du sixième étage est un film de Philippe Le Guay.
Crédit photo : DR
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