A la croisée des chemins normand et breton, le festival déploiera ses ailes du 20 au 22 mai 2016 pour une 16ème édition à la programmation alléchante. VKNG, Thylacine, Rover, Puts Marie, Feu! Chatterton et les très attendus Indochine et Polnareff franchiront la Manche pour donner couleur, rythme, mesure, harmonie, énergie et convivialité aux jolis Papillons. Rencontre avec Patrice Hamelin, Directeur et co-programmateur du festival.
Pouvez-vous nous présenter Papillons de Nuit ? Pourquoi le choix de ce nom si poétique ?
Patrice Hamelin : Le Festival Papillons de nuit est né il y a 16 ans de la volonté d’une équipe de personnes pour animer la petite commune de Saint-Laurent-de-Cuves. Ce projet avait 2 ambitions, la première était de déplacer des artistes de renom, jusqu’alors réservés aux grandes villes, en milieu rural et la seconde était de fédérer un grand nombre de personnes autour d’un projet afin de préserver et développer le tissu social.
Le nom Papillons a de nombreuses significations : douceur, soleil, légèreté, mélange des couleurs et des genres.
En tant que programmateur, quelles grandes évolutions musicales avez-vous pu observer ces dernières années ? Quels sont les genres musicaux qui attirent le plus aujourd’hui ?
Patrice Hamelin : Papillons de nuit est un festival populaire où l’on retrouve tous les styles musicaux ou presque, du rock, de la chanson, en passant par de l’électro et musiques urbaines. Les premières années, nous programmions de la musique « festive » qui aujourd’hui tend à disparaître au profit des musiques électroniques et urbaines. En 16 ans les goûts ont quelque peu changé et il est normal que la programmation suive cette évolution. Par contre le public a besoin de repères et il veut voir des artistes qu’il connaît, ceci n’occultant pas l’envie de découvrir de nouveaux talents.
Comment se fait le choix des artistes ? La montée de nouveaux médias et plateformes sur le web (Soundclound, Facebook, Twitter, Youtube) a-t- elle été facilitante ?
Patrice Hamelin : La programmation se fait en fonction de l’actualité musicale, avec des artistes en tournée tout en préservant notre ligne artistique et en respectant les envies de nos festivaliers. Les médias web et réseaux sociaux sont une aide supplémentaire mais les projets artistiques se défendent avec les agents et il n’y a rien de plus efficace que de se déplacer dans les salles pour y voir les concerts.
Et quelles sont vos relations avec les autres programmateurs de festivals ? Vous filez-vous des tuyaux ?
Patrice Hamelin : Nous sommes en relation permanentes avec d’autres programmateurs afin d’échanger des infos sur les disponibilités, les cachets artistiques et des avis sur les concerts programmés les années précédentes.
J’imagine que chaque année le Festival doit connaître des désistements de dernière minute, comment se gère ce genre de chose ? Prévoit-on des groupes « supplémentaires » susceptibles d’assurer les remplacements en cas d’annulation ?
Patrice Hamelin : Nous sommes assez chanceux de ce côté là, en 15 ans nous n’avons eu qu’un désistement. Nous ne prévoyons pas d’artistes supplémentaires mais dans une telle situation, nous devons retrouver un groupe « au pied levé ».
Parlez-nous de votre « Tremplin » (découverte de jeunes artistes émergents), pensez-vous que les prix des festivals soient nécessaire à la propulsion de carrière d’un artiste ?
Patrice Hamelin : Tous les ans, nous accordons une place importantes aux jeunes talents et nous travaillons en collaborations avec les SMAC de la région afin d’apporter un maillon supplémentaire à l’aide au développement de ces artistes. Notre rôle est d’offrir de la visibilité à l’artiste et son développement ne se fera qu’en obtenant de bons spots au milieu d’une programmation connue. A moins que ce jeune talent ait la chance de sortir un titre passant sur les radios et réseaux sociaux.
Quelles sont vos sources de financement ? Arrivez-vous à vous autofinancer sachant que les subventions attribuées par les collectivités et l’Etat s’amenuisent comme peau de chagrin?
Patrice Hamelin : Les subventions sont très importantes mais pour ce qui nous concerne, elles représentent moins de 2% de notre budget. Pour faire face à l’augmentation indécente des cachets artistiques et à l’équilibre fragile de notre budget, nous nous sommes tournés vers les partenaires privés qui aujourd’hui rentrent pour 20% de nos recettes.
Cette année Indochine, groupe emblématique des années 80, rejoint votre programmation. L’assurance d’un carton plein ?
Patrice Hamelin : On travaille sur la venue d’Indochine depuis plusieurs années, le travail et la patience ont fini par payer et nous sommes fiers de les accueillir pour le plus grand plaisir de nos festivaliers et bénévoles. Ce n’est pas une assurance « tout risque » mais comme je l’écrivais dans une réponse précédente, les gens ont besoin de se rassurer avec des valeurs sûrs.
Des évolutions prévues pour le festival ?
Patrice Hamelin : Les attentes des festivaliers évoluent et nous devons les suivre et y répondre. Notre objectif n’est pas forcément d’augmenter notre fréquentation, Papillons de nuit est un festival à taille humaine et nous voulons fermement garder cette convivialité si chère à nos festivaliers. Nous voulons être bons et nous travaillerons toujours pour être encore meilleurs. Nous apportons chaque année des améliorations plus ou moins visibles à court terme mais l’addition de ces grands et petits changements feront que nous serons encore là les prochaines années et bien ancrés dans le paysage culturel français.
Au programme cette année
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