Elles s’appelaient Nadia, Elena, Catherine, Jiang Qing…Toutes ont partagé l’intimité d’un dictateur, certaines les accompagnant dans l’ignominie jusqu’à en devenir de plus grand tyran, d’autres les admirant ou les fuyant au point de se donner la mort. Car si les histoires d’amour finissent mal en général, celles avec de tels mégalomanes se terminent très souvent dans la déréliction, la folie ou le sang.
Avec Femmes de dictateur, Diane Ducret revient sur les destins des épouses ou maitresses de despotes certes, mais aussi de grands séducteurs. Car oui, et c’est là le tour de force de cet auteur, nous présenter ces monstres de l’histoire comme des « Humains » doués d’émotions et de sentiments.
Parfois entraînées malgré elles dans la folie de leur compagnon, la plupart de ces épouses alimenteront toutefois cette spirale de démence avec ferveur. Les cas les plus caractéristiques présentés dans le livre étant ceux de Jian Qing et d’Elena Ceausescu.
Quatrième femme de Mao (sa deuxième femme ayant été décapitée sauvagement par les nationalistes, sa troisième grièvement blessée pendant la Longue Marche), Jian Qing est détestée du peuple Chinois. Nommée par son époux Chef adjoint de la révolution culturelle, elle ménera dans l’ombre la Grande Révolution. Elle en profitera pour persécuter de nombreux Chinois faisant disparaître également tous ses opposants dans d’obscures circonstances.
Elena Ceausescu quant à elle se révèlera grande manipulatrice et prête à tout pour arriver au pouvoir. Souhaitant acquérir par ailleurs une crédibilité intellectuelle, elle limogera le doyen d’une faculté lui refusant le titre de Docteur pour en mettre à la place un plus complaisant. A force de doctorats factises, elle s’improvisera grande prêtresse des questions de santé publique et imposera des contrôles gynécologiques systématiques en entreprise pour les femmes célibataires. L’idée étant d’interdire l’avortement considéré comme un acte grave contre la santé, influant négativement sur la croissance de la population.
Découpés par dictateurs (Mussolini, Lénine, Staline, Mao, Salazar, Bokassa, Ceausescu, Hitler), j’ai trouvé ce livre passionnant et d’une lecture aussi aisée que celle d’un roman. Sans tomber dans la naïveté la plus profonde, j’avoue également avoir été choquée par les relations que quelques-uns de nos dirigeants entretenaient de leur plein gré avec certains de ces tueurs nés. Un livre à ne pas rater.
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