« La femme peut parfois être l’homme de la situation », cette réplique d’un des publicistes de Mad Men plante le décor d’une série qui nous plonge dans l’ambiance sophistiquée d’une agence de pub new-yorkaise des années 60. Clopes au bec et whisky à la main, machos jusqu’à la caricature, égo-centrés, bosseurs, cyniques et sans nul doute névrosés, ces spécialistes de la pub prédisent deux avenirs possibles à la femme : devenir une ménagère parfaite ou une maîtresse hors pair. Cette misogynie tient à un milieu mais aussi à une époque où la femme elle-même associe sa réussite moins à une promotion qu’à une proposition de mariage de la part du patron. L’intrigue dans Mad Men tourne essentiellement autour de Don Draper, le séduisant et brillant directeur de l’Agence Sterling Cooper qui à la base semble avoir tout pour être heureux (un physique avantageux, le pouvoir, le fric, une femme belle et aimante, une maîtresse émancipée) mais qui va devoir faire face aux fantômes d’un passé traumatique.
Si je ne connaissais pas cette série (eh oui je sais nous en sommes à la saison 5 et je viens de me réveiller!) je l’ai tout de suite adoptée. Bien qu’un peu lents, les premiers épisodes nous plongent dans l’univers impitoyable de la publicité où tout va trop vite, où il faut trouver le bon slogan publicitaire, le bon mot, l’idée géniale. Et « le génie dans la pub, ce sont les prix à 99 dollars ». Cela ne vous rappelle rien? Moi j’ai tout de suite pensé à 99 francs de Beigbeder. Même esprit, même dénonciation : la dérive de la publicité, sa place dans nos vies et les excès qu’elle peut engendrer parfois (surconsommation, diktat de la minceur…). A souligner aussi, un générique présentant quelques similitudes puisque 99 francs a été adapté au cinéma. Mais la comparaison s’arrête là, le film de Kounen étant franchement navrant alors que Mad Men cumule les atouts : une interprétation sans faille de Jon Hamm (le protagoniste clé – Don Draper), des acteurs excellents, la description minutieuse du New-York des Sixties et un travail sur la mise en scène plutôt bluffant. Une vraie découverte.
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Crédit photo : DR
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> Lire l’interview du créateur de la série chez Roxy
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