Cela fait quelques années maintenant que l’on entend parler de ces pseudo femmes parfaites et bonnes mères de famille adeptes de l’American way of life en trompe l’œil. Qui ne connaît pas Wisteria Lane? Ce petit quartier peinard où chaque voisin semble heureux et prévenants et où saison après saison le vernis craquèle pour laisser place à des gens aigris, envieux, dépressifs, névrosés parfois haineux et souvent en proie à la vacuité de leur existence. Sans faire de comparaison douteuse, Wisteria Lane c’est un peu Suburbia dans « Edward Scissorhands » de Burton. Une banlieue tranquille où les oiseaux gazouillent le matin, où les femmes font leur jogging entre copines et les maris arrosent leur gazon luxuriant, où les maisons sont bien rangées et les voitures bien allignées. Mais ne vous y trompez pas, qu’un étranger rapplique et il est presque aussitôt suspecté des pires maux voire carrément rejeté sans sommation. En clair, un endroit où l’on accepte assez peu la différence. Pire elle est pointée du doigt comme étant forcément dangeureuse. Vous avez remarqué à quels points ceux que je vais appeler « les intrus de Desperate » sont déjantés? Des ados psychopathes au bord du suicide (que personne ne tente de sauver), des familles bizarres avec des passés insoupçonnés mais jugés d’emblée sordides, des ex-taulards qui cherchent à se réinsérer mais forcément un peu « violeurs » quand même (saison 7)…Aucune rédemption possible!
Bon à la fois, je vous l’accorde, ce sont aussi ces intrigues qui pimentent la série. Et qui ne craindrait pas d’avoir un ex-taulard comme voisin sans connaître les raisons de son incarcération? D’ailleurs, en la matière Desperate Housewives nous met face à nos incohérences car il est toujours plus facile de juger lorsque nous ne sommes pas confrontés à une situation anxiogène.
Toutefois, la mise à l’écart systématique de tous ceux qui ne rentrent pas dans la norme sociale m’ennuie de plus en plus. Je me demande également – à la manière du fils de Lynett Scavo dans la saison 7 lorsqu’il cherche à comprendre pourquoi tout le voisinage se ligue contre la création d’un centre de réinsertion d’ex-taulard dans le lotissement – ce que nous pouvons attendre comme comportement de ceux que nous rejetons au nom de notre tranquillité. En refusant de les aider « est-ce que l’on vaut mieux qu’eux? »
Au-delà de ces questions, Desperate Housewives est extrêmement bien ficelée et pleine de rebondissements, si invraisemblables soient-ils. Les acteurs sont bons et savent être touchants dans leur détresse. La saison 7 ne déroge pas à la règle. Malgré une certaine redondance des scénarios au fil des saisons, la série se laisse toujours regarder avec plaisir. Enfin ça c’est mon avis!
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