Je viens de terminer » La triste fin du petit Enfant Huître », recueil de nouvelles écrit et illustré par Tim Burton. C’est tout Burton ça! Inconstant à souhait. Beaucoup de génie et un soupçon de bâclé. Burton, je l’ai découvert avec « Edward aux Mains d’Argent ». Ce film est de loin celui qui m’a le plus touchée au début des années 90. Je reste d’ailleurs encore aujourd’hui une inconditionnelle. D’abord de l’univers d’une inventitivité incroyable mêlant cruauté et tendresse, ensuite de la poésie qui se dégage de ce personnage décalé aux mains étranges en forme de ciseaux, enfin de la façon dont Burton traite la différence.
Après ce coup de génie, je me suis donc penchée sur le cas Burton avec beaucoup d’attention et j’avoue avoir clairement été séduite par quelques autres de ses œuvres, notamment Beetlejuice, Batman, l’Etrange Noël de Monsieur Jack, Ed Wood et Sleepy Hollow.
En revanche, Mars Attacks, la Planète des Singes ou encore Charlie et la Chocolaterie (finalement la deuxième partie de son oeuvre) m’ont laissée un peu sur ma faim pour ne pas dire m’ont parfois franchement ennuyée. Si l’on y retrouve sans conteste la patte du réalisateur ainsi que son univers onirique et poétique (particulièrement dans Charlie et la Chocolaterie), le génie reste à prouver. Pourtant la rencontre entre Tim Burton et Roald Dahl avait de quoi enthousiasmer. L’univers étrange et ambigü de Roald Dalh se prêtait parfaitement à celui de Burton qui aurait pu faire de Willy Wonka un personnage plus charismatique et plus déviant dans sa bulle de chocolat et de bonbons. Au lieu de cela, tout tombe à plat. Johnny Deep surjoue et le film semble s’enliser dans une sorte de guimauve poisseuse, bourrée de clichés et de niaiseries. Un film sans nul doute apprécié des enfants mais pour ce qui est des adultes, je reste réservée…
Malgré cette inconstance, je continue à m’intéresser à Tim Burton et à son univers fascinant.Car oui son univers est réellement fascinant. Seule la façon de le traiter peut parfois paraître un peu facile. Aussi, je reste persuadée que Tim Burton produira encore dans le futur quelques chefs d’oeuvre d’inventivité, de créativité et de poésie mêlées.
Pour en revenir à « La triste fin du petit Enfant Huître », Burton y aborde la différence, celle qui lui est si chère. Le recueil évoque le destin d’enfants en proie à l’hostilité du monde « normal ». Un enfant-brindille qui ne trouve rien de mieux que de se consumer d’amour pour une fillette-allumette, un enfant-huître conçu en bord de mer qui finit gobé par son propre père, un enfant-robot né d’un accouplement avec un mixeur, et bien d’autres encore.
Sensible à l’humour noir du livre, j’avoue avoir trouvé l’écriture tout à fait quelconque pour ne pas dire banale et les histoires peu fouillées. Certaines m’ont vraiment interpellée : « Inopportunément, le Père Noël offrit à James un nounours, ignorant qu’il avait été lacéré par un grizzli un peu plus tôt dans l’an » (c’est drôle ça, non?), d’autres m’ont laissée totalement de marbre. Pour ce qui est des croquis : un sans faute. C’est inventif, jubilatoire et cruel. Fan de l’univers burtonien, n’hésitez pas à vous le procurer. Les autres pourront s’abstenir.
Quelques croquis :
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