Dexter, vous savez, ce médecin légiste de la police de Miami qui tue en respectant un code d’honneur établi par son père dont le principe essentiel consiste à ne supprimer que des criminels ayant échappé au système judiciaire.
Poli et réservé (le gendre idéal quoi), il passe presque inaperçu le jour, pour se transformer en redoutable prédateur la nuit venue. Car le destin de Dexter est entaché de sang : celui de sa mère égorgée sous ses yeux d’enfant, celui des victimes de crimes crapuleux qu’il se doit d’expertiser dans le cadre de son métier, celui de sa femme assassinée dans une baignoire, celui que génèrent ses activités nocturnes de tueur en série. Son traumatisme d’enfance a fait de lui ce qu’il est : un monstre sanguinaire drapé dans une cape de justicier de l’ombre. Seule la voix d’outre-tombe de son père adoptif qui revient parfois d’entre les morts (comme symbole de sa propre conscience) tente de le canaliser en lui rappelant les quelques règles à respecter lorsqu’il tue (Code dit « Harry » du nom du père).
Bien que paraissant dénué d’émotions (encore que la saison 5 nous dévoile un nouveau Dexter en la matière) et à la limite de la moralité, le personnage n’en reste pas moins attachant. Comment est-ce possible me direz-vous?
– D’abord parce que le héros est placé dans un contexte familial qui l’humanise un peu, notamment dans les rapports qu’il entretient tant avec ses enfants adoptifs qu’avec sa propre descendance.
– Ensuite par ce qu’en tuant des assassins de la plus vile espèce (il faut dire que les assassins dans Dexter sont franchement gratinés) on ne peut s’empêcher de penser qu’il met fin à un cercle vicieux de meurtres abominables. Désapprouvant la loi du Talion, j’avoue toutefois me sentir parfois mal à l’aise lors des rituels d’exécution qu’il met en place, surtout lorsqu’il se rend compte qu’il se trompe (toujours à temps bien sûr).
– Enfin parce que ce terrible secret qu’il conserve au plus profond de lui le rend solitaire et donc paradoxalement légèrement vulnérable.
Finalement c’est un peu la force de cette série : faire de Dexter un personnage aimable et touchant que l’on voudrait protéger et sauver malgré lui.
Après deux saisons (2 et 3) un peu fadasses au regard de la première, la Saison 4 excelle avec un scénario hyper abouti au dénouement étonnant. Largement à la hauteur, la saison 5 (que je viens de terminer) cumule de bons moments d’émotion et de stress. Pour ma part, je l’ai trouvé « presque » aussi palpitante que la quatrième. Si je ne vous en dévoilerai pas le scénario, Juliette s’en charge très bien dans son billet, je vous engage par contre – pour les amateurs du genre – à voter Dexter.
La Saison 6 est prévue pour fin 2011 aux USA . Mais jusqu’où ira t-il?
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