Parfois à raison, souvent à tort, Milan et Turin – ces cités du Nord de l’Italie – semblent associées comme des jumelles dans nos esprits. Industriel et sale, d’un froid mordant en hiver, le monstre à deux têtes se voit victime d’une mauvaise réputation. Pourrions-nous toutefois nous tromper à son sujet? Milan, il faut l’admettre représente indéniablement le mouton noir. Turin, quant à elle, protégée par les Alpes italiennes, est une ville aussi belle que fascinante. Bien qu’industrielle car foyer de l’immense usine Fiat la ville demeure habitée d’une âme toute particulière. Est-ce son architecture qui fait son charme, son histoire comme sa cousine romaine? Peut-être ses cafés-restos comme le Caffe Torino et son fameux chocolat chaud dont mes papilles se souviennent encore ou peut-être tout simplement le souvenir de jolis instants …?
Des ruines de l’Empire aux monuments d’architecture baroque, des arcades abritant de jolies boutiques aux luxueuses devantures en marbre des commerces, Turin procure une impression d’espace et suinte une histoire de près de 2000 ans; sa construction ayant été décidée sur l’ordre de l’empereur Auguste, fils adoptif de César, qui dirigea Rome pendant 4 décennies durant lesquelles la République connut un âge d’or tant culturel que politique et auquel le Grand Palais consacre actuellement une expo.
Au-delà des palaces baroques et des arcades, la magie de Turin s’inscrit également dans son atmosphère intrigante. A en croire les locaux, la ville se situerait au carrefour d’un triangle de magie blanche (avec Lyon et Prague) et de magie noire (avec Londres et San Francisco). Superstitieux ou non, les visiteurs se plaisent à admirer les visages de démons gravés sur les murs de palaces, les mystérieux cadrans solaires peints sur les églises ou encore les symboles maçonniques disséminés dans le centre historique.
Une des intrigues qui fascine les visiteurs et les chercheurs depuis des siècles : le Saint Suaire. Cette longue étoffe tissée, censée être le linceul de Jésus, montre la légère empreinte d’un corps humain après crucifixion. Restaurée en 2002 après un incendie dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, la relique a récemment fait la une des journaux. La théorie selon laquelle il ne s’agit que d’un faux datant du Moyen-âge vient d’être chamboulée, des scientifiques ayant découvert qu’elle pourrait bien remonter à l’époque du Christ. La datation par le carbone 14 effectuée par l’Université d’Oxford en 1988 avait révélé que le suaire ne pourrait avoir «que»728 ans or une nouvelle étude italienne affirme quant à elle qu’un tremblement de terre à Jérusalem en l’an 33 serait à l’origine de cette image. Le séisme de magnitude 8,2 aurait été assez puissant pour libérer des particules de neutrons de pierre éclatée imprimant sur le linceul une image semblable à celle que l’on voit sur une radio médicale. La position du Vatican reste aussi mystérieuse, aucun pape n’ayant dit s’il estimait l’authenticité du suaire.
Turin historique, Turin culturelle, Turin mystère, sans être « The place to be » Turin vaut le détour.
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